What’s my age again?

Posés sur le canapé, de la musique en toile de fond, on profite du moment. Sagement, juste cette envie d’être ensemble, de se toucher, se regarder, respirer l’autre. Langues qui se mêlent, mordillage de lèvres. Quelques ratés et rires lorsque nos baisers ne suivent pas le même rythme. On continue à s’embrasser longuement jusqu’à ce qu’on s’arrête pour reprendre notre souffle. Je lui demande alors s’il sait à quelle heure ses parents vont rentrer. Il me regarde un peu surpris, puis me répond qu’ils ne devraient pas rentrer avant un moment encore et que nous avons plein de temps devant nous. On reprend alors nos baisers, puis sa main glisse sous mon t-shirt, ses doigts remontent doucement mon ventre, effleurant à peine mes seins à travers mes sous-vêtements. Le souffle un peu coupé, notre baiser s’interrompt. Regard interrogateur, léger hochement de tête. Il passe sa main dans mon dos et dégrafe mon soutien gorge, avant de reprendre ses caresses, toujours avec la même douceur mais cette fois sans barrière de tissu entre ses doigts et mes seins. On s’arrête, se regarde, et il me demande à voix très douce « tu veux le faire? ».

Encore une fois, je hoche la tête pour acquiescer, puis l’embrasse à nouveau. Je ne sais plus lequel d’entre nous suggère d’aller dans la chambre, mais on se lève et main dans la main on se dirige vers le lit. Je m’allonge sur le dos, il étend son corps sur le mien et nos bouches à nouveau l’une contre l’autre, on reprend notre baiser. Lentement, vêtement par vêtement, on se déshabille. Fébrilement, épiant les mouvements de l’autre, sans oser dire un mot. Mes mains dessinent doucement les contours de son corps. Nos souffles s’accélèrent, on se regarde fixement pendant quelques instants. Je me lance et lui demande s’il a ce qu’il faut, il me répond que oui et enfile un préservatif. Je suis toujours allongée sur le dos, les yeux mi-clos, les cuisses légèrement écartées, le cœur qui bat vite. Il enfonce lentement son sexe en moi, s’assurant d’y aller en douceur pour ne pas me faire mal. Et même s’il ne bouge pas, je le sens me remplir. Son regard est posé sur moi, sérieux et concentré, pendant que ma main s’agrippe à sa nuque. Il me demande si ça va et lorsque je lui réponds que oui, il se colle davantage contre mon corps et commence des mouvements de va et vient.

Je n’ose pas trop bouger, je profite de la lenteur de ses gestes et me concentre sur la sensation qui m’envahit à chacun de ses mouvements. Mes mains glissent dans son dos, je dépose de légers baisers sur son cou, ses épaules, je me colle à sa peau pour respirer son odeur. Je commence à bouger très légèrement mon bassin en essayant de suivre la lenteur de son rythme, luttant contre l’envie de remonter davantage mes jambes pour le laisser s’enfoncer plus profondément. Je retiens mes gestes alors que je voudrais le serrer fort entre mes cuisses, mordre sa peau. Il s’arrête un instant, me regarde et passe sa main dans mes cheveux. Je souris timidement, il m’embrasse puis intensifie ses mouvements. Son souffle s’accélère encore plus juste avant qu’il ne jouisse. Il reste encore en moi quelques instants, sans rien dire, puis se retire pour se débarrasser du préservatif.

On se regarde longuement, avec en même temps l’envie de rire et celle de prolonger ce moment. Doucement, on retourne dans le décor de mon appartement et à nos trente ans. Est-ce que c’est le fait d’écouter Blink 182 qui nous a poussé à nous comporter comme des ados profitant de l’absence parentale pour tenter de nouvelles expériences? L’envie de faire ensemble tout ce que nous n’avons jamais eu l’occasion de faire auparavant ? Ou un peu de douceur réclamée par nos corps après la frénésie de nos ébats les jours précédents ? Je ne sais même pas si on avait évoqué nos premières fois avant ce moment.

Vu l’heure tardive et notre état de fatigue, on décide de se coucher et dormir un peu, pour changer. Mais je ne sais pas si c’est l’ambiance, la lenteur de ses gestes, l’intensité de chaque mouvement ou le fait d’avoir retenu certaines envies, je suis toujours excitée. Je commence  à me caresser, collée contre son corps, réalisant alors que je suis encore très humide. Il glisse sa main entre mes cuisses et enfonce ses doigts en moi, sans aucune douceur cette fois. Et très vite je jouis, sans m’arrêter. Plus question de se retenir cette fois, alors il continue en y allant encore plus fort et je ne mouille plus mais je gicle, plusieurs fois, inondant les draps. Jusqu’à finir par être trop épuisée pour pouvoir bouger, totalement engourdie de plaisir, et que lui contemple le résultat d’un air satisfait.

Mirage

Ça aurait pu être un anniversaire, puisqu’il y a un an je prenais l’avion pour te revoir enfin, après 9 ans éloignés. Un aller-retour seulement, pour qu’on puisse enfin savoir. Savoir s’il y avait une raison, une explication au fait que qu’au cours de toutes ces années aucun de nous deux n’avait réussi à ranger cette histoire dans la case des souvenirs, à toujours se demander ce qui aurait pu se passer si…

Descendre du train, ne pas te trouver sur le quai, me diriger vers la sortie et te voir arriver à toute vitesse pour me prendre dans tes bras. Et cette sensation de n’avoir jamais été séparés, toujours cette même connexion. Quelques heures devant nous pour rattraper ces 9 années et je repartais retrouver ma vie de l’autre côté de l’Atlantique, te laissant à ton éternelle indécision, confuse moi aussi.

Homme devient ex-Homme, je rencontre cet autre mec qui me fait tourner la tête, me plonge dans le travail. Toi tu retournes à ton silence, pour ne pas avoir à lui mentir, ne pas avoir l’impression de la trahir, le temps d’y voir plus clair. Mais rapidement on s’écrit à nouveau. Je te raconte Montréal, cette ville que j’aime tant, tu me parles de ton univers, et mail après mail, nos vies s’emmêlent. Tu surveilles les scores des matchs de hockey, je regarde la météo des plages où tu surfes.

Les mois passent et les silences prolongés que tu imposes pour ne pas totalement basculer deviennent insupportable, l’absence de contact avec l’autre provoque cette douleur dans le ventre qui ne s’estompe que lorsqu’un nouveau message arrive. Ces messages dans lesquels on imaginait comment pourraient se passer nos retrouvailles, notre vie ensemble, ce à quoi pourrait ressemble notre quotidien une fois réunis. Les mêmes discussions que quand on était à la fac, et que tu partageais déjà ces moments avec une autre que moi, incapable de mettre un terme à une situation qui ne te convenait plus, malgré ton envie d’être avec moi.

Mais cette fois je te comprenais mieux. Et puis tant que cet océan nous séparait, tant que je ne pouvais de toute façon pas être à tes côtés, je ne voyais pas de raison de ne pas être patiente. Et puis tu as fini par la quitter. Plus tôt que ce que j’avais imaginé. Et pour la première fois depuis notre rencontre, rien ne nous empêchait d’être ensemble, si ce n’est tes scrupules et ta peur de penser à elle tout en étant avec moi. Hésitation de courte durée, et te voilà à Montréal. 10 jours tellement intenses au cours desquels on se découvre, on se raconte ce qu’on n’avait jamais eu l’occasion de se dire entre deux cours : des anecdotes d’enfance, les confidences partagées dans un demi sommeil, tout ce qui te met bien plus à nu que l’absence de vêtements.

Et toujours de façon tellement naturelle, parce que comme à l’époque, tout est simple et facile quand on est ensemble, puisque tu sais que tu peux simplement être toi, avec tes contradictions, tes prises de tête, tes doutes. Et pour moi c’est tellement évident de juste laisser aller les choses, t’ouvrir toutes les portes, parce que je sais que tu me comprends, moi, ma façon d’être, mes envies qui ne t’effraient pas. N’avoir rien besoin de contrôler, prendre les choses comme elles viennent, ne plus regarder l’heure. Juste être avec toi, partager chaque minute avec toi. Te regarder travailler sur mon canapé depuis la cuisine et ne rien avoir envie d’autre.

Le temps passe vite, on en oublie de parler du futur proche, du temps qu’on passera à nouveau séparés jusqu’à ce que je retourne en France. On n’aborde le sujet que quelques heures avant ton départ. Nos mots sont maladroits, tu t’agaces lorsque je te dis que tu vas la revoir, que vous allez vous réconcilier et vous retrouver, parce que tu refuses d’être ce genre de gars. Une première dispute pour accompagner toutes les premières fois que nous ont apporté ces dix jours, trop tardive pour une réconciliation sur l’oreiller, il nous faudra trouver un autre moyen.

Tu m’écris pour me dire que pour la première fois depuis longtemps tu as l’impression de vraiment savoir dans quelle direction tu veux aller, ce que tu veux faire, que tu te sens bien et heureux. On parle de ma prochaine visite en France, des routes qu’on prendra. Tu me dis que tu as hâte de me présenter aux gens qui comptent pour toi. Et moi je passe mon temps à sourire en repensant aux moments qu’on a passé ensemble, au contenu de nos échanges.

Puis cette soirée. Elle et toi discutez, vous rapprochez à nouveau. Ce que je n’avais pas prévu c’est que tu prendrais ça au sérieux, que ça te retournerai à nouveau et que tes indécisions reviennent sans que tu m’en parles. Jusqu’à ce que tu me dises que maintenant tu arrives à imaginer ta vie sans moi, et pas sans elle. Et maintenant que tu es retourné à ton silence, moi je tourne en rond, parce que je me comprends pas comment cette histoire peut s’arrêter là. Comme si tout ça n’avait jamais existé.

Correspondance

Je suis allongée sur mon canapé, je regarde le match de hockey, mais distraitement. Je repense à nos échanges de ces derniers jours, aux scénarios qu’on a imaginé pour nos retrouvailles, et mes pensées m’entraînent ailleurs. Mes hanches commencent à bouger, ma main droite glisse entre mes cuisses. Je ferme les yeux un instant et je décroche totalement. Pendant que je me caresse, je t’imagine entrant dans mon appartement à ce moment là. Tu te diriges vers moi, et sans même me parler, tu écartes mes cuisses d’un geste brusque et tu repousses le peu de dentelle qui recouvre mon sexe pour y enfoncer tes doigts. Les glisser plus que les enfoncer en fait, tellement je suis humide. Tu les laisses là, immobiles, juste pour que je puisse m’enfoncer sur eux. Je bouge de plus en plus, me servant de tes doigts, je mouille de plus en plus.

Tu détaches alors ton pantalon pour me montrer à quel point ta queue est dure, et tu commences à la caresser lentement avec ta main libre. Tu sais à quel point j’ai envie de ton sexe et j’aime te voir bander. Je bouge un peu plus vite, et lorsque je commence à me cambrer, tu comprends que je suis sur le point de prendre mon pied et qu’il te suffirait d’effleurer mon clitoris, de bouger un peu tes doigts en moi ou simplement de me parler pour déclencher mon orgasme. Tu me demandes alors de jouir tout en accentuant un peu plus la pression de tes doigts, m’observant pendant que le plaisir m’envahit. Mon corps tremble, mon dos se cambre davantage. Je suis décoiffée et mon cœur bat trop vite, mais la seule chose à laquelle je pense en reprenant mon souffle, c’est à te sucer.

Tu approches donc ta queue de mon visage afin que je puisse commencer à te lécher. Ta main dans mes cheveux, tu maintiens ma tête pour t’enfoncer dans ma bouche jusqu’à sentir le fond de ma gorge, et m’étouffer. Puis tu me libères afin que je puisse jouer avec ton sexe, alternant les mouvements de va-et-vient avec les caresses du bout de la langue, jusqu’à ce que tu sois à ton tour sur le point de jouir. J’anticipe avec envie la sensation de ton sperme sur ma langue, mais au dernier moment tu décides de t’éloigner de ma bouche pour gicler sur mon visage. Puis, pour que je puisse tout de même te goûter, tu te sers d’un des doigts qui était en moi pour récolter un peu de ton sperme afin que je puisse lécher ce mélange de nos deux plaisirs…

Ton scénario me donne envie de prendre le premier avion pour Montréal. Je le lis et relis, et ça me fait toujours le même effet. Imagine l’excitation que tu me procures juste en écrivant… Je voudrais te sentir là maintenant, sentir le fond de ta gorge et te voir chercher à respirer. J’veux  tellement te voir te caresser et pouvoir passer mes doigts sur ton sexe, sentir toute l’humidité de ta chatte, puis te goûter, essayer de te boire, contrôler ton corps du bout de ma langue, puis me remettre dans ta bouche, attraper tes cheveux, maintenir ta tête contre moi encore et encore, jouir sur ta langue. Voir ton sourire, être ton homme.

Varier les plaisirs

Toujours le même plaisir au moment de le prendre en bouche. Le sentir sur la langue, contre le palais. et être tiraillée entre l’envie d’y aller doucement, de prendre mon temps et savourer le moment, ou d’y aller goulûment, plus intensément. Le laisser fondre, se répandre par vagues. Ou le croquer et sentir les éclats se disperser dans la bouche.

Mais avant de choisir la méthode de dégustation, il faut déjà choisir son chocolat. Noir pour plus d’intensité, au lait pour plus de douceur, blanc pour un moment sucré. Au naturel ou paré d’accessoires, avec plusieurs déclinaisons : noisettes pour un peu plus de croquant, raisin pour se laisser surprendre par la combinaison des textures. Fourré à la pâte d’amandes. À la menthe fondante, dans un After Eight, pour frissonner de plaisir. Alcoolisé, pour une explosion liquide dans la bouche.

Plaisir solitaire ou partagé à plusieurs, autour d’une fondue. La préparation minutieuse des bouchées à tremper, mélanges inévitables. Le doigt qu’on trempe dans le chocolat fondu et qu’on lèche avec gourmandise. Boîte qu’on offre, juste pour faire plaisir à l’autre, et voir dans ses yeux l’éclat causé par l’anticipation de la dégustation à venir. Le chocolat qu’on incorpore à une recette ou à un gâteau, pour sublimer le tout.

Plaisir que parfois on ne peut plus contrôler, débutant avec la dégustation de quelques carrés, et se terminant une fois la tablette engloutie dans sa totalité. Les envies qui doit être comblées à tout prix, quitte à se contenter d’une cocotte de pâques. Friandises de calendrier de l’avant permettant de patienter jusqu’au prochain chocolat dont la qualité nous fera fondre et qui saura apporter une vraie satisfaction.

Quelques adresses à Montréal pour combler ses envies de sucre :

Les chocolateries
Je craque pour les orangettes de chez Léonidas, mais j’avoue attendre avec impatience l’ouverture du Jeff de Bruges place Montréal trust car j’ai définitivement un faible pour leurs truffes. Dans un genre un peu plus fantaisiste,  difficile de résister aux guimauves de chez Rocky Mountain.

Les places à brunch
Une des plus connues, Juliette et chocolat. Un peu moins connu mais également appétissant, Cacao 70. Aux deux endroits, vous trouverez une carte variée, au sein de laquelle le chocolat met en valeur crêpes et gaufres.
Et si l’endroit est plus petit et le choix plus restreint, la Suite 88 reste très gourmande.

Mention spéciale
Au gâteau à la mousse au chocolat de chez Pekarna. Impossible de faire plus chocolaté !

Un signe?

Plusieurs fois il m’avait semble l’apercevoir. Je ne le guettais pas particulièrement, mais parfois un reflet dans le miroir me donnait l’impression qu’il était là. Impression toujours furtive, vite dissipée par la réalité. Mais depuis quelque semaines, pas de doute, c’est bien lui. Il est là. Mon premier cheveu blanc, bien caché, presque invisible, mais tout de même présent. Rassurant de savoir qu’au moins une partie de moi se dirige vers l’âge adulte.

Ironie cependant, je découvre ce cheveu le jour où je suis invitée par une amie à une pool party où la moyenne d’âge est 22 ans. Je ne connais personne, je salue donc et m’installe pour observer ce petit monde. Au bout de quelques minutes, je me demande ce que je fais là. Leur conversation me donne l’impression de revivre mon lycée et même s’ils sont sympathiques, je ne me sens pas à ma place. Surtout lorsqu’ils commencent un jeu qui consiste à se mettre le plus grand nombre de chamallow dans la bouche en prononçant chubby bunny sans recracher. Même pas un jeu à boire! Comme d’habitude, j’accroche plus avec les gars que les filles, puisque je préfère parler laserquest que vernis à ongles, et quelques vannes plus tard, je suis leur nouvelle amie.

Il faut dire que je ne fais pas mes 30 ans. Et si je ne fais plus 20 ans non plus, je réalise que je n’ai pas tellement changé au cours des dix dernières années. Est-ce que c’est ma petite voix, ma timidité, ma façon de m’habiller qui me font paraître plus jeune? Enfant déjà, tout le monde pensait que ma petite sœur était l’aînée. Ado, j’étais toujours celle à qui on demandait sa carte d’identité. Et il y a trois ans, la première réaction de ma nouvelle équipe a été de me demander si je me faisais « carter à la SAQ ».  Après une explication de texte, j’ai compris qu’ils me demandaient si lorsque j’achetais de l’alcool on me demandait de justifier mon âge. Non, la situation n’est tout de même pas aussi critique.

Bien sûr, dans quelques années je serai ravie de paraître plus jeune. Mais actuellement, c’est plutôt un handicap professionnel, car certains de mes interlocuteurs ont besoin de temps avant de comprendre que j’ai l’expérience nécessaire, et j’ai parfois l’impression de devoir faire mes preuves sans cesse.  Il faut dire que depuis que j’ai commencé à travailler, j’ai toujours été la plus jeune parmi mes collègues de même niveau hiérarchique et toujours la junior aussi. Alors peut être que je reproduis moi-même ce schéma maintenant. Mais je sais que c’est un de mes points faibles sur lequel je dois travailler dans mon avenir professionnel. À moi de trouver comment.

Confusion des sentiments

Après 2 années de relation chaotique, je pensais qu’il me faudrait du temps pour me remettre de ma rupture avec Ex n°2, l’intensité de notre relation, avec ses hauts et bas, nous ayant épuisé tous les deux. Pourtant, quelques semaines plus tard seulement, à la reprise des cours, je croise son regard et j’oublie tout le reste. Il devient mon seul centre d’intérêt, je respire au gré de ses messages, mon cœur se brise à chaque fois qu’il me dit que, non, il ne la quittera pas, et repart à chaque fois que je le revois. Le tout pendant 5 mois, jusqu’à ce que je lui fixe un ultimatum, lui demandant de se décider dans les deux semaines, faute de quoi je ne serai plus là. Et comme je fais rarement les choses à moitié lorsque je prends les mauvaises décisions par fierté, je me jette dans les bras du premier venu, pour lui montrer que je me plaisante pas.

Et ce premier venu, pour lequel je n’avais aucun intérêt, se révèle être un gars avec lequel j’ai plein de points communs, de l’éclectisme de nos goûts musicaux à notre humour inexistant. Notre premier rendez-vous est très agréable, on décide de se revoir, une autre fois et une autre encore. À 20 ans, c’est la première fois que je prends mon temps et que je « date » pour de vrai. Le courant passe bien entre nous et ce n’est que lors de notre 4ème rendez-vous que nous échangeons notre premier baiser. Qui se place directement dans mon top 3 des pires baisers. Surpris tous les deux, on se souhaite une bonne nuit précipitamment, repartant chacun de notre côté, perplexes. On se donne toutefois à nouveau rendez vous la veille de mon départ à l’étranger. Je m’apprête à lui dire qu’il n’a pas besoin de m’attendre, quand il m’attrape par les poignets et m’embrasse intensément en me disant qu’il n’en a peut-être pas besoin, mais qu’il en a envie.

Au cours de ces deux mois, on apprend à se connaitre davantage par courriels et sms, notre complicité se renforce. On parle aussi de nos envies, le désir monte au fil des jours, et à mon retour, l’impatience d’enfin le découvrir entièrement me fait oublier la fatigue du voyage et le décalage horaire. Je pose à peine mes bagages avant d’aller le retrouver chez lui. Et je découvre son corps musclé, ses tatouages, ses caresses expertes. Est-ce l’attente ? le fait de l’avoir imaginé pendant de longues semaines? Nos corps semblent se comprendre, les gestes sont sûrs et l’alchimie définitivement présente. L’exploration de nos envies se poursuit dans tout son appartement : canapé, lit, cuisine et salle de bain, chaque élément est sujet à une nouvelle position et une nouvelle découverte. Après cette première nuit ensemble, on ne se quitte plus, chez lui, chez moi , et puis rapidement chez nous. Ses amis deviennent mes amis, mes amis deviennent les siens, on se croirait presque dans Friends.

Mais au bout d’un moment, mes horaires de nuit décalent nos rythmes de vie et on s’éloigne un peu, surtout physiquement. Et comme au même moment Ex n°2 revient dans ma vie, je compare et finis par remettre en question mes sentiments au sein de mon couple actuel. Jusqu’à la séparation, sans heurts particuliers. Si peu d’ailleurs que nous continuons notre vie presque comme avant, et décidons de déménager, toujours ensemble, mais en tant que colocataires. Nos étude sont terminées, on entre dans la vie professionnelle, chacun dans un domaine différent. On rencontre de nouvelles personnes, chacun de notre côté. Les petits gestes de l’autre qui jusqu’à présent ne posaient pas de problème commencent à nous agacer et on ressent un besoin d’intimité que la colocation avec un ex ne permet pas. Au bout de 6 mois, il décide d’aller passer quelques jours dans sa famille, et pour la toute première fois, nous sommes éloignés l’un de l’autre, ce qui est dur pour nous deux. À son retour, on couche ensemble, mais même si le plaisir est là, on réalise que notre relation a évolué et que ce qu’on ressent n’est pas de l’amour. Pourtant, au moment où il rencontre une autre fille, je le prends très mal, et sans doute par peur de le perdre, je cherche à le récupérer. Je rends la situation plus compliquée encore, ce qui nous amène à mettre un terme à notre cohabitation.

Chacun dans son appartement, seulement quelques amis en commun. Pendant un an, on garde le contact par courriel en évitant de se rencontrer, ne parlant que de choses en lien avec nos intérêts, sans évoquer nos situations personnelles. On rencontre tous les deux d’autres personnes, et petit à petit, on retrouve les bases de notre relation, l’amitié. Car s’il y a une chose que j’ai réalisée avec le recul que seul le temps permet, c’est qu’en fait lui et moi n’aurions jamais dû être autre chose que des amis. Pendant un an, nous avons confondu l’affection que nous avions l’un pour l’autre avec de l’amour, puisque notre grande complicité amplifiait l’attirance physique. Aujourd’hui, on sait qu’on peut passer des soirées à boire et refaire le monde, enchaîner les films, débattre de tel ou tel sujet, sans aucune ambiguïté. Il reste l’un de mes meilleurs amis, un de ceux sur lesquels je sais que je pourrais toujours compter.

Jeu de rôle

Lors de notre première rencontre, ils m’en avaient beaucoup parlé. Souvent, leur dimanche soir est réservé à la réalisation de scénarios, pour pimenter leurs ébats. Ils m’avaient demandé si c’était quelque chose qui m’excitait également, et je n’avais pas trop su quoi répondre. Étrangement, bien que je fasse du jeu de rôle, je n’ai jamais joué de personnage ou créé un scénario lors d’une partie de jambes en l’air, ni même songé à le faire.

Alors quand au cours de la semaine dernière mon couple a commencé à m’envoyer des vidéos mettant en scène certaines histoires qui les allument, je me suis laissée tenter. Sans entrer dans les détails, elle avait suggéré de me faire passer pour une étudiante temporairement logée chez elle, trop timide pour avoir déjà eu des expériences mais curieuse de faire la découverte du corps masculin, et à qui elle proposait de faire ses classes avec son amant. Nous devions affiner le scénario pendant notre diner en tête à tête, avant qu’il nous rejoigne, mais à son arrivée nous n’avions défini que les grandes lignes. Comme nous n’avions pas fini le repas, il s’est installé à table et m’a demandé comment se passent mes cours. Après un moment d’hésitation, je me suis rappelée qu’il fallait maintenant que je joue mon rôle, adaptant la discussion. Il enchainait les questions, pour mettre en place le décor : mes collègues de travail sont devenues des filles que j’ai rencontrées à l’université, mon chef mon professeur d’anglais.

À la fin du repas, il dit être fatigué et va se poser dans la chambre. Je reste encore un peu avec elle pour terminer de ranger, jusqu’à ce qu’elle me dise que je n’ai qu’à le rejoindre pendant qu’elle prend une douche, et de ne pas hésiter à me rapprocher de lui, comme nous en avions discuté. Je vais donc m’allonger avec lui sur le lit, on parle un peu sport puis il fait semblant de s’endormir. Je glisse alors ma main dans son caleçon et commence par de légères caresses sur son sexe, afin de ne pas le réveiller. Puis j’intensifie le mouvement et il ouvre les yeux me demandant ce que je fais. Je maintiens le mouvement en lui disant que je pensais qu’il était au courant, et qu’elle m’avait dit qu’il était d’accord pour qu’ils me guident dans mes premières découvertes. Il joue la surprise, me demande si je suis sûre d’avoir bien compris. Je lui réponds que oui, et que j’aimerai qu’il me montre comment bien le branler. Il guide ma main, impose le rythme, et m’explique qu’ensuite je peux le prendre en bouche.

C’est à ce moment qu’elle vient nous rejoindre. Il s’interrompt pour confirmer qu’elle est d’accord avec cette idée, puis lorsqu’elle s’installe à côté de nous, lui dit que sa petite étudiante apprend vite. Je m’arrête alors à mon tour pour lui demander si je le suce correctement. Il me répond que oui, mais que maintenant il va me montrer comment lui faire plaisir à elle. Il l’allonge sur le lit et commence à la lécher, puis me dit de prendre sa place et de continuer. Je me glisse donc entre ses jambes, et doucement je passe ma langue autour de ses lèvres avant de resserrer les cercles et d’accentuer la pression des caresses entre chacun des plis de sa chatte. Je la goûte avec plaisir, et m’interromps pour leur demander si j’applique bien les consignes.

Puis il me demande si je veux poursuivre l’expérience et le sentir en moi, et quand j’acquiesce, elle me tend le préservatif pour que je le déroule sur sa queue. Il s’allonge sur le dos et me dit de venir sur lui, et de bouger comme je veux. Je prends mon temps, je bouge lentement, pour sentir chaque va et vient, puis, l’excitation montant, j’accélère le rythme, en la regardant elle, qui de l’autre côté du lit se caresse en nous regardant, nous et notre reflet dans le miroir. Je jouis en quelques minutes, et pendant que je reprends mes esprits, il la prend sur le côté, pour que je puisse la lécher en même temps, jusqu’à son orgasme à elle. Puis il la prend en levrette pendant qu’elle me goûte à son tour et que je profite du spectacle, excitée de la voir se faire baiser et de le voir prendre son pied ainsi.

Après son orgasme à lui, on reste tous les trois sur le lit, partageant une boite de chocolats, discutant de ce que nous avons aimé de cette rencontre. Pour ma part, si j’ai pris plaisir à partager ce moment avec eux, je n’ai pas trouvé que le scénario ajoutait à l’excitation. Peut être parce que je n’étais pas assez dans le rôle? Expérience à retenter en tout cas, voir si une autre mise en scène m’allumera plus.

Laisser faire le temps

Les (nombreux) plaisirs du weekend dernier s’estompent, et mon chagrin refait surface. Il faut dire que depuis ma rupture il y a 4 mois, j’ai enchaîné les sorties et les rencontres et passé peu de temps en tête à tête avec moi-même, donc je n’ai pas encore réussi à pleurer Ex-Homme. Hier soir, enfin je craque. Après avoir essayé de colmater le chagrin avec des pringles et des m&m’s, les larmes se sont enfin mises à couler, sans plus s’arrêter. Pourtant, ce n’est toujours pas la fin de ma belle histoire que je pleure, mais Lui. Parce que depuis notre dernière rencontre, je retourne ses paroles et gestes dans ma tête en boucle, sans leur trouver de sens. Et quand mes pleurs cessent, je me décide enfin à terminer ce billet que je tente d’écrire depuis plusieurs jours afin d’y voir plus clair.

Au cours des dernières semaines, le rythme de nos conversations s’était accéléré. Pas un jour sans qu’on s’écrive, excepté les fins de semaine puisqu’il est avec sa famille. Des conversations ordinaires, sur tout et rien en même temps : nos boulots, ses enfants, ma ville d’origine. Et voila qu’il dit qu’il voudrait qu’on puisse mettre nos vies sur pause le temps que je la lui fasse découvrir, pour ensuite faire dévier le ton de notre conversation en me disant que ma bouche lui manque et qu’il a hâte de me revoir. Quelques jours plus tard, il passe au travail, on se croise quelques minutes dans le couloir principal, sans pouvoir se parler ou se toucher même si on est juste à quelques centimètres l’un de l’autre. Je lui demande quand est-ce qu’on se reverra, il me répond que très vite.

Mais lorsque le lendemain je lui propose de me retrouver chez moi, il me répond qu’il hésite, car il voudrait juste discuter, et n’est pas sûr de pouvoir résister à la tentation, contrastant ainsi avec les envies mentionnées les jours précédents. Je promets de faire des efforts pour bien me tenir, mais lorsqu’il me dit bonjour, il appuie le contact, ce qui suffit à me faire frémir. On s’installe sur le canapé, je me tiens éloignée, et c’est là qu’il me dit qu’il aime passer du temps et parler avec moi, qu’il voudrait qu’on puisse être uniquement amis pour pouvoir m’inviter à des soirées, ce qui pour l’instant est impossible car il n’a jamais mentionné mon existence à sa femme, et qu’il songe à la façon dont il pourrait commencer à lui parler de moi afin de m’intégrer à son cercle d’amis.

Avant d’enchaîner en me demandant de lui montrer ma tenue pour le bal érotique. Pendant que je me déshabille, il me dit que je lui fais tellement d’effet qu’il est déjà en train de bander, et que d’ailleurs ça lui arrive aussi lorsqu’il est au travail et lit mes messages. Prenant ça pour une invitation, j’approche ma bouche de sa queue et je commence à la mordiller à travers son jean, avant de m’arrêter et de m’éloigner un peu. Il m’attire vers lui pour que je m’installe à califourchon sur lui et commence à glisser sa main sous ma jupe en me posant des questions sur mes dernières aventures, me remplissant avec ses doigts jusqu’à ce que sois incapable de construire des phrases cohérentes. Je commence alors à déboutonner sa chemise, mais au moment ou j’approche ma bouche de son torse, il me dit qu’il préfère éviter ce genre de contact pour essayer de garder ça platonique.

Devant le défi, je m’installe à genoux devant lui, libérant son sexe de son pantalon. Je le suce longuement, puis je lève le regard vers lui et il m’attire vers lui afin de m’embrasser, enfin. Il me dit que célibataire, il viendrait à chaque fois que je le souhaite car il adore ma façon de le sucer, qu’il sait que je ne serai peut être plus à ce moment là, mais que de toute façon il ne pense pas que ça arrivera un jour. Nonsense… Il me replace sur lui, et pendant que je le branle, continue à me pénétrer avec ses doigts, avant de les les porte à sa bouche puis de m’allonger sur le lit afin de me lécher jusqu’à ce que je jouisse. Il se tient devant moi, chemise défaite, sa queue bandée dépassant de son pantalon entrouvert. Je continue à le branler en me caressant devant lui, il me dit qu’il ne veut pas jouir, parce qu’il se sentira moins coupable ainsi. Mais sentant qu’il vacille, et je le prends une nouvelle fois dans ma bouche et en quelques secondes son sperme remplit ma bouche.

Je me rhabille pendant qu’il est dans la salle de bain, et quand il en sort, on reste à discuter debout, la tension sexuelle presque dissipée. On parle, de nos avenirs professionnels, on compare nos parcours, confrontant nos visions des choses. Et il me répète à quel point il aime discuter avec moi, et qu’il voudrait vraiment pouvoir faire ça plus souvent. Puis, il repart, et pour me dire au revoir, incapable de m’embrasser, me faire la bise ou simplement me toucher, il pose sa main sur ma tête et repart. Et à peine de retour au travail, il m’envoie un message, poursuivant ainsi notre conversation.

Sur le coup, je suis sur un petit nuage. Nos rencontres précédentes avaient toujours été suivies d’une période de silence, lui prenant du recul et moi me demandant si cette fois serait la dernière. Là, non seulement il maintenait le contact, mais en plus pour la première fois il disait clairement qu’il avait envie de moi, qu’il aimait être avec moi, et qu’il voulait garder un lien. Puis le lendemain, un peu comme une gueule de bois, je réalise qu’il s’agissait plutôt d’une rupture. Cette histoire devait être une aventure de 2 semaines, sans suite. Elle s’est finalement prolongée et il veut maintenant y mettre fin, en faisant évoluer notre relation vers une simple amitié.

Je m’en veux, car après tout, dès le début, j’ai dit que le fait qu’il soit marié ne me dérangeait pas, puisque que même si j’étais sur le point de me séparer d’Ex-Homme, je n’avais aucun intention de me lancer dans une nouvelle histoire, afin d’avoir du temps à moi, de me concentrer sur mes projets. Et est-ce que je devais vraiment lui raconter mes rencontres, me montrer tellement désinvolte, passant d’un corps à un autre, agissant presque comme s’il était juste l’un de ces autres gars anonymes? Je suis même l’idiote qui a dit « le jour où tu veux que j’arrête mes allusions, il suffit de me le dire, car je préfère qu’on reste amis plutôt que de couper contact». Alors c’est sûr…

Et finalement, qu’est ce que ça change qu’on ne fasse que discuter de nos vies, puisque c’est déjà ce qu’on fait 85% du temps? Après tout, on ne s’est vu que quelques fois, toujours des rencontres brèves. Et ce n’est qu’occasionnellement que nos conversations prennent une tournure plus osée. Mais une chose est sûre, j’aime parler avec lui, quelque soit le sujet. J’apprécie quand il me donne son avis, ce qui est rare, j’aime qu’on compare nos point de vue respectifs, je m’amuse de ses provocations. Et j’aime avoir son opinion sur mon travail et mes projets.

Mais est-ce que j’arriverai à mettre de côté le besoin que j’ai de savoir qu’il a envie de moi, qu’il me dise qu’il pense à moi, qu’il aime partager ses pensées avec moi ? Parce que depuis notre première conversation, il occupe tellement mon esprit, que j’ai commencé à serrer les dents en dormant, à force de me demander ce qu’il voulait, ce qu’il attendait, s’il se posait les mêmes questions ou pas. Et tout serait tellement plus simple si je pouvais juste profiter de sa présence dans ma vie et de ce qu’il m’apporte, dans le moment présent, sans vouloir plus, pour une fois. Sortir de mon mode de fonctionnement binaire et ne pas me comporter comme une gamine gâtée qui veut tout, tout de suite…

Bal Érotique 2013

Cette année, je me suis enfin décidée ! Accompagnée ou pas, je serai au bal érotique. Commencent alors les préparatifs. Comment m’habiller? Je prends conseils auprès de personnes ayant participé aux éditions précédentes, passe en revue ma garde robe, fais quelques achats. Je me décide pour une jupe et un déshabillé transparent, noirs tous les deux, tenue que je complète avec un collier et un maquillage plus marqué que ce à quoi je suis habituée. Satisfaite du résultat, je me mets en route, un polo par-dessus mon déshabillé, et même ainsi, je sens certains regards s’attarder sur moi dans la rue.

Le bal a lieu à l’auberge Saint Gabriel, dans le vieux Montréal. Je n’y suis jamais allée, et  comme il s’agit de mon premier événement Monde Osé, je découvre donc les lieux en même temps que l’ambiance. Dès l’entrée, je constate que je serai une des plus sages et habillées. Un peu perdue, je me promène d’abord dans les différentes salles, avant de retourner dans la pièce principale afin de danser en observant les autres participants. Les femmes sont belles, leur tenues magnifiques. Les hommes aussi sont beaux, bien habillés ou torses nu. Plaisir des yeux, en plus des spectacles et animations, mises en scène d’une grande sensualité, qui égayent également la soirée.

Pendant le bal, j’ai aussi eu la chance de faire la connaissances de personnes que je suis sûr Twitter, certains avec qui j’ai déjà discuté et d’autres que je connais un peu moins. Des personnes agréables, un cercle d’amis majoritairement composé de couples. Et cette pointe de jalousie, en les voyants eux et tous les autres couples présents, l’envie de trouver moi aussi un jour cette harmonie qui me permettra de partager ce genre d’événement et de plaisirs avec quelqu’un.

Je repars avec de beaux souvenirs : ces effleurements dans mon dos pendant que j’admirais les beaux seins d’une danseuse de baladi grâce à la transparence de sa tenue, le doux contact d’une plume sur ma peau, ce kilt sous lequel mes mains se sont aventuré pour vérifier l’absence de sous vêtements, rencontrant une queue à demi bandée, ce jeune garçon aux caresses expertes avec qui j’ai partagé une danse avant de quitter la soirée et de rentrer chez moi, profitant de la beauté de Montréal la nuit.